[histoire] Le monde, aujourd'hui

Faire un rapide résumé du foisonnement d'événements qui ont présidé aux bouleversements nombreux de notre monde s'avère un exercice difficile et périlleux. De nombreuses théories s'opposent sur l'analyse que l'observateur candide peut faire du parcours de l'humanité au cours des millénaires qui forment l'histoire humaine. Et il n'est pas dans les attributions de cet ouvrage de privilégier une version au détriment des autres. Elles seront toutes explorées, commentées et exposées afin de permettre au lecteur innocent de former sa propre opinion et de connaître les détails de sa propre histoire.
 
Il est également utile d'émettre une ultime réserve quant à l'influence des arcanes sur la perception de l'Histoire en tant que matière savante. Plusieurs disciplines telles que la divination ou la clairvoyance, pour ne citer que les plus importantes, permettent d'accéder à des savoirs ésotériques ou invisibles contenus dans la mémoire de notre univers. D'autres moyens mystiques permettent à des religieux ou à des oracles de s'entretenir avec des entités anciennes disposant de connaissances encyclopédiques universelles et prodigieuses couvrant des centaines de milliers de millénaires. Il n'est donc pas dans l'objectif de ce manuel de couvrir la totalité du savoir historique disponible, mais bien d'établir une monographie utile de notre monde afin d'éclairer les étudiants et les chercheurs de toutes origines.

Ces réserves étant établies, nous pouvons commencer notre exploration de ce continent que nous nommons Euryaus (par opposition à Assuwa qui désigne la plaque continentale orientale qui s'étend au-delà de la chaîne de l'Ural, du Mare Nostrum et des monts du Kavkaz).

Le monde contemporain est à l'aube d'une nouvelle ère. L'empire de l'Etoile Rouge est brisé de manière radicale et il est difficile d'envisager qu'il se remette de ses divisions, tant celles-ci sont profondes et manifestes. Pourtant, de cet incroyable rassemblement de royaumes et d'alliances est né notre monde contemporain, il y a plus de six siècles. L'éclatement de l'Empire n'est pas sans conséquences pour la presque totalité des populations de l'Euryaus. Libérés de l'Ordre Rouge, nombre de nations se sont rebellées contre l'autorité, ont fait sécession ou ont, tout simplement, récupéré leur souveraineté perdue. Il en a résulté une succession de guerres éparses et dispersées sur tout le continent. Les historiens d'aujourd'hui ont pris l'habitude d'intitulé cette période de troubles, la chute de l'Etoile rouge.
L'empire de l'Etoile rouge s'était forgé sur les ruines d'un autre empire engloutit par l'Effondrement et Déluges. Disposant d'une forte population, essentiellement concentrée à l'ouest de l'Ural, l'Empire bénéficia d'un avantage numérique militaire sans égal face à des populations moindres, fortement divisées et puissamment entamées par la cascade cataclysmique des Déluges puis l'instabilité incessante de l'Âge des Ténèbres. C'est au milieu de la Seconde Renaissance que les puissances militaires d'Ukrahina, du Bielarusk et de Moskva s'unirent pour devenir la seule force politique stable du continent et imposer l'Ordre Rouge sur l'ensemble des populations du nord. Bien qu'inférieures en populations et en forces armées, les royaumes de l'Anatolie, des péninsules hellénique, ibérique et italine réussirent à maintenir un statu quo vis-à-vis de l'Empire grâce à des avantages géographiques et politiques notables. Au delà du Mare Nostrum, le pouvoir de l'Etoile rouge ne s'exerça que faiblement et principalement à travers le commerce.
C'est à partir du quatrième siècle d'une nouvelle ère, marquée par l'adoption du Calendrier impérial (A.C.I.) que l'Empire commença son lent et inexorable déclin. D'abord par l'émergence de nouvelles forces politiques comme le royaume de Gallia et ses alliés d'Occitanie et de Provence. Situés aux confins de l'Ordre Rouge, ces nations gagnèrent rapidement leur autonomie, puis leur liberté, sans subir de représailles militaires. Puis ce fut le tour de la sécession et de l'indépendance du royaume de Romanija, aux portes de l'Empire, entraînant dans son sillage la mosaïque des principautés slaves et germaniques. Aux prises avec les incursions de hordes nomades venues des steppes, les raids d'aventuriers scandins et surtout les dissensions et les troubles intérieurs, l'Empire n'offrit qu'une réponse molle et inefficace.
Il fallut deux longs siècles pour voir l'Empire se désintégrer, d'abord sous l'effet d'une lutte de succession, suivie d'une terrible guerre civile qui mit fin à l'alliance des grandes maisons impériales. Deux puissances majeures et opposées ont émergé des ruines encore fumantes, le Bielarusk et Ukrahina. Il leur faudra quelques décennies de plus pour inspirer autant de crainte que l'Empire en son temps. Mais cela ne diminue en rien leur puissance politique, militaire et commerciale. Le reste de l'Empire a éclaté sous l'effet de l'invasion Khazak pour ne laisser qu'une Principauté Moskvate affaiblie, flanquée d'une demi douzaine de territoires incapables de surmonter leurs rancunes et leurs différences culturelles.

Cit. Manuel d'Histoire moderne, Sage Arev, rév. 611 (C.O.)

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